Au printemps 1999, j'ai passé une vingtaine de jours en Éthiopie, partageant mon temps entre Addis Abeba, la capitale, ses alentours, et la région de Harar, à l'est du pays. La guerre avec l'Érythrée venait de reprendre et l'accès au nord du pays était interdit, mais j'ai tout de même pu me faire une bonne idée de la diversité et de la richesse du pays, notamment grâce au camarade à qui j'étais venu rendre visite et à ses amis Éthiopiens, qui me servirent de guides et m'emmenèrent à des endroits où les visiteurs occidentaux vont très rarement.
J'ai ainsi assisté à des scènes de vie "authentiques". J'ai souvent eu l'impression de me retrouver projeté mille ans en arrière par rapport à la civilisation occidentale, avec toutes les émotions contradictoires que ce choc peut comporter. J'ai vu des visages et des paysages magnifiques. J'ai appris et constaté que, contrairement aux clichés, l'Éthiopie est un pays par endroits très vert qui, s'il était correctement cultivé, pourrait nourrir une partie de l'Afrique. J'ai également appris que la population éthiopienne, et notamment celle de la capitale, était touchée par le virus du sida dans des proportions dramatiques. J'ai appris que la plupart des O.N.G., qui se comptent par dizaines dans ce pays, est corrompue. J'ai pris quelques centaines de photos...
Les photographies présentées ici sont extraites de trois séries:
- la vieille ville de Harar (fondée au VIIme siècle et fortifiée au XVIme), située à l'est du pays, près de la Somalie, dans laquelle Arthur Rimbaud vécut de nombreuses années.
- le "Mercato" d'Addis Abeba, incroyable marché-bidonville de 26 km2 situé au centre de la ville, où sont regroupés les artisans de tous les corps de métiers, labyrinthe fantastique et par endroits misérable qui est aussi le lieu de toutes les récupérations, de toutes les transformations et de tous les négoces.
- quelques scènes de village ou de campagne, principalement autour d'Addis Abeba, mais aussi dans la région de Harar